Deuxième poumon de la planète, le bassin du Congo demeure pourtant l’une des régions les plus méconnues au monde, un manque de connaissances et de données scientifiques qui limite les initiatives pour le protéger. Désormais une jeune génération de scientifiques africains s’attelle à étudier la forêt. À la station de Yangambi, un ancien centre de recherche construit pendant la colonisation belge, ces scientifiques s’approprient cet héritage pour en faire un tremplin pour l’avenir du bassin du Congo. « La science du bassin du Congo, une histoire qui reste à écrire, épisode 2 », un Grand reportage de Mélanie Gouby. Avec le soutien de la National Geographic Society.
Ukraine : le Sud à l'arrière du frontEn Ukraine, après bientôt deux ans de guerre, la situation semble stagner sur le terrain, avec une contre-offensive ukrainienne qui semble au point mort. Après cinq mois d'efforts, le chef des armées ukrainiennes, le général Valeri Zaloujny, a lui-même récemment évoqué une « impasse », dans une interview accordée à nos confrères britanniques du magazine The Economist. Un Grand reportage de Jean-Jacques Héry qui s'entretient avec Patrick Adam À l’ombre de Vaca Muerta : le boom du schiste et ses dégâts en ArgentineVaca Muerta, au nord de la Patagonie argentine. Ses sols abritent l’un des plus grands gisements de gaz et de pétrole de schiste au monde. Depuis dix ans, l’État argentin et toutes les grandes multinationales exploitent ce site exceptionnel. Un nouvel Eldorado qui attire des travailleurs de tout le continent et qui transforme à marche forcée cette ancienne région agricole. Mais l’extraction controversée de ces hydrocarbures non-conventionnels n’est pas sans conséquences pour l’environnement et les populations locales. Un Grand reportage de Stefanie Schüler qui s'entretient avec Patrick Adam
Véritable carrefour entre trois continents, l'histoire d'Oman -niché en bordure de la péninsule arabique- se confond depuis l'Antiquité avec celle des routes commerciales... Vers la Chine pour la soie et la vaisselle, vers l'Inde pour les épices. Mais aussi vers l'Afrique de l'Est (le Mozambique pour le commerce de l'or et de l'ivoire, puis Mombassa et Zanzibar pour celui du clou de girofle). Toutes ces routes ont également permis la diffusion du plus vieux parfum du monde : l'encens. L'arbre à encens -le Boswellia sacra- ne pousse que dans cette région qui va de la Somalie à Oman en passant par le Yémen. C'est toujours aujourd'hui une des bases essentielles de la parfumerie mondiale... mais à Oman qui se présente comme « le pays de l'encens » cette culture millénaire -autrefois activité prospère- a été délaissée. La richesse apportée, depuis les années 70, par le gaz et le pétrole ont transformé la société. Le pays cherche désormais à reconquérir ce patrimoine. « Oman : voyage aux sources de l'encens », un Grand reportage d'Isabelle Chenu. Réalisation : Jérémie Boucher.
Le 15 octobre 1983, la Marche pour l’égalité et contre le racisme part de Marseille… ce jour-là, ils sont 32 à prendre le départ. Leur objectif : Paris, en passant par Montélimar, Lyon ou encore Strasbourg. Au fil des kilomètres, les rangs grossissent. Après deux mois et demi de marche et 1 200 kilomètres, le cortège arrive le 3 décembre à Paris, ils sont 100 000 plusieurs décennies plus tard, crimes racistes, violences policières et conditions de vie indignes dans les cités : où en est-on ? « 40 ans après la Marche pour l’égalité et contre le racisme, lutter encore et toujours », un Grand reportage de Justine Rodier.
L’École normale William Ponty au Sénégal a laissé sa trace sur toute une période de l’histoire. Créée en 1903 pour éduquer des cadres africains à l'époque coloniale, elle a aussi formé beaucoup des dirigeants post-indépendance. Nostalgiques, les anciens élèves rêvent de restaurer le site et d’influencer les politiques éducatives. Un Grand reportage de Juliette Dubois, réalisation : Jérémie Boucher.
Un retard de croissance chez un enfant, ce sont des conséquences irréversibles s’il n’est pas traité avant l’âge de 2 ans. Dans la province du sind au Pakistan, au moins dans certains villages, chez les moins de 5 ans, 2 enfants sur 3 sont concernés, le chiffre ne cesse d’augmenter... Au point que la Banque mondiale s’alarme et presse les autorités du Pakistan à prendre des mesures d’urgence, il s’agit bien d’une crise sanitaire majeure. Ce qui suit est parfois difficile à entendre. Reportage dans le Sind de Sonia Ghezali avec la collaboration de Shahzaib Wahlah et Sameer Chandio.Réalisation : Jérémie Boucher.
En Ukraine, après bientôt deux ans de guerre, la situation semble stagner sur le terrain, avec une contre-offensive ukrainienne qui semble au point mort. Après cinq mois d'efforts, le chef des armées ukrainiennes, le général Valeri Zaloujny, a lui-même même récemment évoqué une « impasse », dans une interview accordée à nos confrères britanniques du magazine « The Economist ». Au vu de ce contexte, et alors que l'hiver arrive, comment vit-on cet effort de guerre à l'arrière du Front, dans la perspective d'une guerre qui s'annonce inéluctablement longue, coûteuse ? Qu'est-ce que vivre en Ukraine aujourd'hui ? « Ukraine, le Sud à l'arrière du front », un Grand reportage de Jean-Jacques Héry. Ce reportage a été réalisé à l’occasion d’un voyage de presse proposé et organisé par la DG Echo, la direction générale pour l’aide humanitaire et la protection civile de la Commission européenne, qui n’a pas demandé à relire les textes avant publication. En images
Combien d’heures travaillez-vous par semaine ? 40, 45, 50 ? Plus ? En Corée du Sud, le président Yoon Suk-yeol a proposé de pouvoir aller jusqu’à 69 h de travail par semaine. L’idée est d’offrir aux entreprises la possibilité d’augmenter les heures travaillées en période de forte activité, et de permettre aux employés de se rattraper ensuite avec plus de congés ou des semaines allégées. Mais la mesure a été rejetée massivement par la jeunesse. Car la Corée du Sud est déjà l’un des pays où l’on travaille le plus au monde, plus de 1 900 heures par an en moyenne. Près de 400 de plus que la France et 300 de plus que le voisin japonais. « En Corée du Sud, une vie au travail », un Grand reportage de Nicolas Rocca.
Colombie : les voisins maudits de la mineRFI s’est associé au consortium international d’enquête « Forbidden Stories » pour reprendre le travail de Rafael Moreno, journaliste colombien, tué le 16 octobre 2022, dans des circonstances encore non élucidées. L’un des sujets sur lesquels il enquêtait : l’impact de la grande industrie minière sur l’environnement et la santé des populations dans sa région d’origine, le département de Cordoba. En 2017, la justice colombienne a obligé l’opérateur de la mine de nickel Cerro Matoso S.A à agir pour limiter ces effets nocifs. Six ans après, les dégâts sont toujours là parmi les communautés voisines de la plus grande mine à ciel ouvert de nickel du continent.Un Grand reportage d'Aabla Jounaïdi et Angélica Perez. Elles témoignent au micro de Patrick Adam Les mangeurs de cuivre du KatangaOn les appelle les mangeurs de cuivre. Nous sommes au Katanga, en RDC réputée depuis plus d’un siècle pour ses mines de cuivre et de cobalt, où se ruent les multinationales sur place. La dynastie du peuple Basanga, c’est elle qui fond le cuivre. Grâce à un four traditionnel, ce peuple du Katanga a produit différents objets en cuivre, dont le plus symbolique est la Croisette qui, au fil des années, a été utilisée par les peuples du sud de la RDC jusqu'en Afrique Centrale comme monnaie.Un Grand reportage de Denise Maheho qui s'entretient avec Patrick Adam
Le Groënland, la plus grande île du monde s’étend sur un peu plus de 2 millions de km2, dont 81% recouverts de glace, avec une population de seulement 57 000 habitants. C’est l’un des territoires les moins densément peuplés au monde, il appartient au royaume du Danemark, mais les revendications d’indépendance y prennent de l’ampleur, notamment chez une partie de la jeunesse qui revendique de plus en plus son appartenance à la culture Inuit, le peuple indigène du Groënland. De nombreuses questions demeurent, notamment celle de la viabilité financière du projet indépendantiste puisque l’île est encore très dépendante des subventions du gouvernement danois. Le réchauffement climatique, plus rapide, plus ravageur là-bas qu’ailleurs sur la planète, puisque la zone se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe, met en danger le mode de vie traditionnel des chasseurs, des communautés, des chiens de traîneau, mais en ouvrant de nouvelles routes maritimes et en offrant un accès à des ressources sous-terraines inédites, il ouvre des perspectives de mannes financières qui rendent les rêves d’indépendance désormais palpables.
Vaca Muerta, au nord de la Patagonie argentine. Ses sols abritent l’un des plus grands gisements de gaz et de pétrole de schiste au monde. Depuis dix ans, l’État argentin et toutes les grandes multinationales exploitent ce site exceptionnel. Un nouvel Eldorado qui attire des travailleurs de tout le continent et qui transforme à marche forcée cette ancienne région agricole. Mais l’extraction controversée de ces hydrocarbures non-conventionnels n’est pas sans conséquences pour l’environnement et les populations locales. « À l’ombre de Vaca Muerta : le boom du schiste et ses dégâts en Argentine », un Grand reportage de Stefanie Schüler.
De sport paria, il y a encore trois ans, à véritable phénomène de société, le MMA, les arts martiaux mixtes, s’est fait une place de choix sur le territoire français. Le public est au rendez-vous, lors des différents événements organisés à Paris, les combattants font partie des plus grandes ligues mondiales. Comment le MMA est-il en train de s’imposer véritablement comme un sport majeur en France, son avenir est-il aussi radieux que ce qu’on lui prédit ? Samedi 2 septembre 2023 à l’Accor Hôtel Arena de Paris Bercy. Près de 16 000 personnes se sont réunies pour suivre la soirée UFC (Ultimate Fighting Championship), la plus grande ligue mondiale d’arts martiaux mixtes. Ce soir-là, les combattants français ont brillé et le public a donné de la voix. De simples cris à des « Marseillaise » reprises en chœur, l’ambiance a tout du souvenir inoubliable pour la mère d’un des athlètes présents sur la carte, William Gomis. « C’était une très belle soirée, pleine de rebondissements et d’ambiance. De voir tout cet engouement pour du MMA en France, c'est beau à voir, j’espère que l’UFC reviendra rapidement ».En deux éditions, l’UFC a fait de Paris, et de la France, une nouvelle terre de MMA. Tout porte à croire que le marché national est florissant, insiste avec fierté le vice-président de la fédération américaine, David Shaw : « L’Arena a réalisé un bénéfice de 4 millions de dollars en billetterie, ce qui est un record. Il faut savoir que 70% des billets achetés le sont par des fans qui habitent en dehors de Paris », avant de renchérir avec le sourire : « On ne peut pas être plus satisfait de la manière dont l’UFC s’est implanté en France. J’étais au téléphone avec des collègues de Las Vegas juste après la soirée, ils m’ont dit à quel point le public était bruyant vu de l’écran. »« Les jeunes veulent faire comme les footballeurs »Depuis la légalisation de la pratique en France, en janvier 2020, la vague MMA engloutit tout sur son passage. Pour mieux comprendre le phénomène, il faut retourner à l’essence de ce sport, au contact des pratiquants amateurs. Située en plein cœur de Paris, la salle du Maccabi est une référence dans le milieu. Établissement moderne conçu sur deux étages, le Maccabi propose une multitude de cours de sports de combat, dont le MMA. Les inscriptions ont explosé depuis trois ans, le profil des combattants amateurs a évolué à l’image de Mory, 18 ans : « J’avais en tête de commencer par le MMA, mais depuis je pratique d’autres disciplines pour me perfectionner », explique-t-il en reprenant son souffle. Pour Romain, pratiquant de MMA depuis 2 ans, il y a une logique de voir des jeunes ne jurer que par les arts martiaux mixtes : « Effectivement, il y a de plus en plus de jeunes de 15-16 ans qui débutent par le MMA, c’est vrai qu’à l’instar des footballeurs, quand les jeunes regardent les stars du MMA, ils veulent faire comme eux. »Assommé de coup de téléphone, Benjamin Attia, le cousin de gérant de la salle, se plie en quatre pour réorganiser le planning de cours et faire de la place au MMA : « C’était timide au début, mais depuis le début de cette année on a eu plus de 1200 inscrits. L’année d’avant, c'était dans les 800, on a augmenté de près de 50% », se réjouit le jeune homme à l’impressionnante carrure : « C'est un sport qui parle aux jeunes, qui est en train d’entrer dans leurs mœurs. L’arrivée de l’UFC à Paris nous a aussi permis de nous développer, tout comme l’avènement de nouvelles stars de la discipline comme Ciryl Gane ou Greg. »Greg, c’est le diminutif de Grégory Bouchelaghem, professeur de MMA et combattant professionnel de 46 ans, connu sur YouTube sous le nom de GregMMA. Avec près d’un million d’abonnés, celui qui vient de reprendre sa carrière de combattant tente, à sa manière, d’expliquer le développement fulgurant de la pratique : « Le MMA correspond bien à l’époque actuelle, c’est le métissage globalisé, le mélange des cultures. C'est le pragmatisme à l’américaine donc c’est normal que ça cartonne », martèle-t-il.« J’ai trouvé cette haine injuste »Un sport qui cartonne en France, mais qui n’est pas sans côtés sombres. Avec des fans déchaînés, dans le public et sur les réseaux sociaux, difficile de faire la part des choses, même si l’on est adulé comme Cyril Gane, porte-drapeau de la discipline et star de l’UFC. Sa défaite rapide contre l’Américain Jon Jones en mars dernier a laissé des traces sur Internet : « Je suis conscient de ce que sont les réseaux sociaux, j’étais armé pour ça », souligne le colosse de 115 kilos, affalé dans son fauteuil de chambre d’hôtel. Le poids lourd français ajoute : « J’ai eu de la peine pour les haineux, j’ai trouvé ça injuste. »Une bonne dose d’ingratitude, conséquence d’un sport en pleine métamorphose. À Nice, Aldric Cassata en sait quelque chose. Le manager de Manon Fiorot, française la plus proche d’une ceinture mondiale à l’UFC, a combattu lorsque le MMA était honni. Dorénavant dirigeant de la Boxing Squad, une petite salle, située au quatrième étage d’un bâtiment en périphérie de la ville, le vétéran se souvient : « On n’était pas du tout vu par les Français, il n’y avait pas les réseaux. C’était du défraiement, pas de la rémunération. On nous prévenait une semaine avant pour combattre. C’est l’envie martiale qui primait et rien d’autre », relate-t-il, couché sur les tatamis après une séance de boxe avec Manon Fiorot.Les réseaux sociaux, l’arme fatale du MMA, celle qui fait passer un combattant dans une autre dimension. Le Français Morgan Charrière, 28 ans, en est le parfait exemple. Nouveau venu à l’UFC, le Parisien qui s'entraîne désormais à l’US Métro Bizot, une salle moderne dans le style américain, s’est d’abord fait un nom sur YouTube : « Je me suis mis sérieusement à la création de vidéos en 2017. Je voulais faire ce travail en amont pour me faire connaître et faire connaître mon sport. Quand une forte communauté te suit, tu es pris plus au sérieux par les organisations, on te met plus en avant. C’est une vraie force de frappe. »Tous les feux sont au vert pour que le MMA devienne incontournable sur le territoire, au point de détrôner des sports plus établis comme le football et le rugby ? Pas si sûr, à en croire le journaliste spécialiste des sports de combat à l'Équipe, Jean-Charles Barès : « La réglementation actuelle fait qu’il est impossible de diffuser du MMA sur une chaîne gratuite avant 22 H 30. Modifier cette règle aiderait à développer la discipline, mais on ne va pas faire la fine bouche, c'est le début d’une histoire », analyse-t-il. Et pourquoi pas les Jeux Olympiques ? « C'est tout à fait possible, car le format est adapté. La question pourrait se poser d'ici à quelques années ».
On les appelle les mangeurs de cuivre. Nous sommes au Katanga, en RDC réputée depuis plus d’un siècle pour ses mines de cuivre et de cobalt, où se ruent les multinationales sur place. La dynastie du peuple Basanga, c’est elle qui fond le cuivre. Grâce à un four traditionnel, ce peuple du Katanga a produit différents objets en cuivre, dont le plus symbolique est la Croisette qui, au fil des années, a été utilisée par les peuples du sud de la RDC jusqu'en Afrique Centrale comme monnaie. « Les mangeurs de cuivre du Katanga », un Grand reportage de Denise Maheho.
C’est l’un des effets palpables du réchauffement climatique. Au Pérou, les glaciers reculent, avec une perte d’environ un tiers de leur surface depuis les années 2000. Le phénomène est particulièrement visible au coeur de la Cordillère blanche, dans le nord-ouest du pays. Connue pour ses sommets de plus de 6 000 mètres, la cordillère est menacée par la fonte des glaciers, qui accentue le risque d’inondations et d’éboulements destructeurs. (Rediffusion) « Au Pérou, la fonte des glaciers de la Cordillère blanche », un Grand reportage de Juliette Chaignon.
Russie : quand le ventre des femmes devient l’affaire de l’ÉtatLe droit à l’avortement est un acquis très ancien pour les Russes : l'Union soviétique a été le premier pays au monde à l’autoriser en 1920. Ensuite interdit pendant un temps, il est très largement aujourd’hui considéré comme un acquis, mais avec désormais des remises en question. Dans un pays travaillé jusqu’au sommet du pouvoir par le déclin démographique, certains font le lien entre la possibilité d'avorter et la natalité en berne. Un Grand reportage d'Anissa El Jabrii qui s'entretient avec Patrick Adam Oman : voyage aux sources de l'encensVéritable carrefour entre trois continents, l'histoire d'Oman -niché en bordure de la péninsule arabique- se confond depuis l'Antiquité avec celle des routes commerciales... Vers la Chine pour la soie et la vaisselle, vers l'Inde pour les épices. Mais aussi vers l'Afrique de l'Est (le Mozambique pour le commerce de l'or et de l'ivoire, puis Mombassa et Zanzibar pour celui du clou de girofle). Toutes ces routes ont également permis la diffusion du plus vieux parfum du monde : l'encens.L'arbre à encens -le Boswellia sacra- ne pousse que dans cette région qui va de la Somalie à Oman en passant par le Yémen. C'est toujours aujourd'hui une des bases essentielles de la parfumerie mondiale... mais à Oman qui se présente comme « le pays de l'encens » cette culture millénaire -autrefois activité prospère- a été délaissée. La richesse apportée, depuis les années 70, par le gaz et le pétrole ont transformé la société. Le pays cherche désormais à reconquérir ce patrimoine. Un Grand reportage d'Isabelle Chenu qui s'entretient avec Patrick Adam
Cet été, l’actualité américaine s’est focalisée sur les incendies... 97 morts à Hawaï, mais aussi les 18 millions d’hectares de forêts partis en fumée au Canada, des fumées que tous les États-Unis ont vues et senties… Des incendies qui témoignent de l’accélération de la crise climatique. Même en Californie, État le plus en pointe dans la lutte contre le réchauffement, on s’interroge. À un an de l’élection présidentielle aux États-Unis, est-ce que la question du climat va-t-elle peser sur les votes ? « Comment la Californie veut imposer la question du climat dans la campagne présidentielle », un Grand reportage de Thomas Harms. Réalisation : Guillaume Buffet.
Un pont, une mosquée de 60 000 places, un gigantesque aéroport… À Istanbul, les grands chantiers s’enchainent, l’objectif c’est de finir une série de projets pour le centenaire de la République, date symbolique célébrée le 29 octobre 2023. Aux commandes depuis près de vingt ans, Recep Tayyip Erdogan veut marquer son empreinte sur la Turquie d’aujourd’hui. Autre projet : un canal pour doubler le détroit du Bosphore. Ce « projet fou », des mots du président turc lui-même, a beaucoup fait parler depuis son annonce en 2011. Mais au lendemain du centenaire, il ressemble plus à une chimère. Il n’y a toujours ni canal ni chantier, seulement les plans de son tracé. Et autour des quartiers, des terres agricoles et des forêts qui se font raser.« Canal Istanbul, le dernier projet fou d’Erdogan », un Grand reportage de Manon Chapelain.
La Colombie est le premier pays producteur de cocaïne au monde, c’est là que se cultive la feuille de coca, la base de production de cette drogue. Mais, depuis quelques années, le trafic de la cocaïne est bousculé par l’arrivée des drogues synthétiques. Les autorités d’ailleurs s’inquiètent, ces drogues font plus de dégâts parmi les consommateurs, comme le tusi, un nouveau cocktail de produits très à la mode. « Colombie, les drogues de synthèse bouleversent le narcotrafic », un Grand reportage de Najet Benrabaa.
Le droit à l’avortement est un acquis très ancien pour les Russes : l'Union soviétique a été le premier pays au monde à l’autoriser en 1920. Ensuite interdit pendant un temps, il est très largement aujourd’hui considéré comme un acquis, mais avec désormais des remises en question. Dans un pays travaillé jusqu’au sommet du pouvoir par le déclin démographique, certains font le lien entre la possibilité d'avorter et la natalité en berne. « Russie : quand le ventre des femmes devient l’affaire de l’État », un Grand reportage d'Anissa El Jabri.
Le Groënland, la plus grande île du monde, s’étend sur un peu plus deux millions de km², dont 81 % recouverts de glace, avec une population de seulement 57 000 habitants, c’est l’un des territoires les moins densément peuplés au monde. Il appartient au royaume du Danemark mais les revendications d’indépendance y prennent de l’ampleur, notamment chez une partie de la jeunesse, qui revendique de plus en plus son appartenance à la culture Inuit, le peuple indigène du Groënland. De nombreuses questions demeurent, notamment celle de la viabilité financière du projet indépendantiste puisque l’île est encore très dépendante des subventions du gouvernement danois. Le réchauffement climatique, plus rapide, plus ravageur là-bas qu’ailleurs sur la planète, puisque la zone se réchauffe quatre fois plus vite que le reste du globe met en danger le mode de vie traditionnel des chasseurs, des communautés, des chiens de traîneau, mais en ouvrant de nouvelles routes maritimes et en offrant un accès à des ressources souterraines inédites, il ouvre des perspectives de mannes financières qui rendent les rêves d’indépendance désormais palpables. « Groënland : les enjeux politiques du changement climatique », un Grand reportage de Carol Isoux « Comment la Californie veut imposer la question du climat dans la campagne présidentielle », un Grand reportage de Thomas Harms. Cet été, l’actualité américaine s’est focalisée sur les incendies. Quatre-vingt-dix-sept morts à Hawaï, mais aussi les 18 millions d’hectares de forêts partis en fumée au Canada, des fumées que tous les États-Unis ont vues et senties. Des incendies qui témoignent de l’accélération de la crise climatique.Même en Californie, État le plus en pointe dans la lutte contre le réchauffement, on s’interroge, À un an de l’élection présidentielle aux États-Unis, est-ce que la question du climat va-t-elle peser sur les votes ?
La police française a mené, mardi 28 novembre 2023, une large descente contre une secte internationale de yoga tantrique, la fédération Atman, et arrêté des dizaines de ses cadres pour traite de personnes, endoctrinement et séquestration. Parmi eux, se trouve son gourou, Gregorian Bivolaru, un Roumain qui poussait les adeptes féminines à coucher avec lui pour une prétendue élévation spirituelle. Notre correspondant en Inde, Sébastien Farcis, a enquêté pendant deux mois et parlé avec plusieurs victimes. Il révèle comment cette secte procède. De notre correspondant en Inde, La musique est douce et planante. La lumière du coucher de soleil irradie la salle, située en haut d’un hôtel de Rishikesh, une ville sainte du nord de l’Inde. Au centre de la pièce, une cinquantaine de jeunes en habits décontractés avancent les yeux fermés, les uns après les autres, dans une allée formée par leurs compagnons. D’un pas hésitant, chacun se laisse alors caresser par les mains des autres pratiquants. « Connectez-vous à vos sensations, déconnectez votre esprit et ressentez les énergies d’amour des autres », encourage la professeure, Purusha Ananda, vêtue d’une tunique rouge. Cette « marche de l’ange » représente le premier exercice d’un cours de yoga tantrique, offert par l’école Mahasiddha. Une séance d’introduction pour inciter ces jeunes à suivre un stage de trois jours, qui commence le lendemain matin : « l’énergie érotique est la source de notre puissance intérieure, explique la professeure d’une voix suave. Et je vais vous enseigner comment contrôler cette énergie pour mieux faire l’amour, et pour purifier vos émotions jusqu’à la transcendance et la communion avec Dieu ». La gratification sexuelle du maîtreCette proposition semble alléchante. Mais elle cache un visage plus obscur : celui d’une secte du tantrisme, la fédération Atman, qui pousse des centaines de jeunes femmes vers des relations sexuelles débridées. Avec un but ultime : la gratification sexuelle de son maître, Gregorian Bivolaru. Comme l’a révélé RFI, ce gourou roumain de 71 ans a été arrêté ce mardi 28 novembre dans la région parisienne, avec 40 autres membres de son réseau. Il est poursuivi pour traite de personnes, séquestration en bande organisée, abus de faiblesse en bande organisée par les membres d’une secte, et viol. Il encourt jusqu’à trente ans de prison. Plusieurs victimes ont accepté de révéler à RFI, sous couvert d’anonymat, leur parcours traumatisant dans cette galaxie du tantrisme. Des orgies forcées entre adeptesPour Silke, tout commence en octobre 2019, à Rishikesh, justement, par ce cours d’introduction de Mahasiddha, l’une des dizaines d’associations affiliées à la fédération Atman. Cette Allemande, âgée alors de 21 ans, est happée par le discours « sans tabou » sur la sexualité, agrémenté d’une forte dose de spiritualité mêlant les dieux hindous et les anges chrétiens. « Je viens d’un milieu athéiste, et tout cela était excitant et intriguant pour moi, explique Silke. J’étais aussi vulnérable, car je sortais de l’université et je cherchais un but à ma vie ». Elle rejoint cette nouvelle famille, pendant trois ans en Allemagne, puis en Roumanie, où elle est invitée pour le camp estival le plus important de la fédération, organisé par MISA, une association fondée par Gregorian Bivolaru en 1990. « Dès que vous arrivez, ils prennent des photos et vidéos de vous nue, relate Silke. Puis on vous demande quand vous voulez rencontrer Grieg », surnom donné à Gregorian Bivolaru dans la fédération. « Et c’est impossible de dire non à tout cela, car si vous le faites, on vous exclut du camp ».Pendant les deux semaines de ce stage mené à Costinesti, au bord de la mer Noire, les enseignements sont de plus en plus sexuellement explicites : les femmes doivent écouter des récits enflammés d’accouplements, et à la fin, elles sont poussées à pratiquer une orgie entre elles. « Tout cela est fait pour éroder vos limites ou votre honte à parler et entendre parler de sexe, explique Silke. Il doit aussi être normal de penser à Grieg comme votre amoureux, pour vous préparer à accepter de coucher avec lui. » MISA dément la prise de clichés nus, et reconnaît seulement demander des images en maillot de bain, « pour montrer les transformations physiques et de l’harmonie du corps attendues par la pratique du Hatha Yoga ». L’organisation qualifie du reste la tenue d’orgie de « mythe ». Une séquestration à Paris pour rencontrer Gregorian BivolaruCe camp de yoga de MISA sert, en tout cas, selon ces anciennes adeptes interrogées par RFI, de centre de recrutement de jeunes femmes pour Gregorian Bivolaru. Peu après y avoir participé, Stella, une Anglaise, a été emmenée à Paris pour rencontrer ce maître du mouvement de tantra, pour une « initiation sexuelle ». Un voyage qui prend rapidement des formes de traite de personnes : Stella a d’abord rendez-vous dans une station essence parisienne. Là, deux Roumains la placent dans une camionnette et lui mettent des lunettes opaques et un chapeau sur la tête, qui lui empêchent de voir où elle va. Elle arrive alors dans une grande maison de la banlieue de Paris. « Ils fouillent mon sac et prennent mon passeport, mes cartes de crédit ainsi que mon téléphone, qu’ils enroulent dans du papier aluminium », raconte Stella, d’une voix encore nerveuse. « Je dois aussi signer de nombreux documents assurant que je n’ai pas été violée ni fait l’objet de traite ». Pourtant, pendant les deux semaines qu’elle attendra sur place, Stella n’aura le droit de sortir qu’une fois seule de cette maison, et ne pourra appeler qu’une fois ses proches, lors d’une conversation contrôlée par les Roumains, depuis un téléphone qu’ils lui prêtent, et pendant laquelle elle ne pourra révéler où elle se trouve ni avec qui. La déification du maître de la « secte »Elle est enfin appelée par Gregorian Bivolaru. « Quand je le vois, je me dis tout de suite qu’il est frêle et vieux, et que je ne veux pas coucher avec cet homme, se souvient Stella. Et en même temps, j’entends cette voix d’endoctrinement dans ma tête, qui me dit que je suis superficielle, que je dois le voir comme l’être divin qu’il est, et que c’est une grande opportunité pour moi. » La déification de ce maître, ainsi que la culture accrue du secret, sont deux des éléments qui font dire aujourd’hui à ces anciennes adeptes que le mouvement Atman est une « secte ». « Pendant la pénétration, il a gardé les yeux fermés, et je me suis dit qu’il méditait, raconte Stella. Mais dans cet acte, le plus important pour lui, c’est de boire l’urine. Il m’a donc fait boire son urine, et il a bu la mienne. Et ensuite, il s’est allongé, et s’est endormi. En ronflant. » Silke a également rencontré Gregorian Bivolaru dans ce lugubre appartement parisien. Mais ce qui l’a plus choqué, c’est d’y voir une mineure. « C’était une Hongroise de 16 ans, et elle était venue avec sa mère, qui vivait dans l’école depuis des décennies, affirme Silke. Et Gregorian Bivolaru lui a crié dessus, car la fille ne voulait pas le sucer assez longtemps. C’est là que je me suis dit que ce n’était vraiment pas normal ». La fédération Atman n’a pas répondu à nos multiples demandes de réponses à ces accusations.Pour Silke comme pour Stella, cette relation contrainte avec Gregorian Bivolaru a brisé l’endoctrinement, et entamé le long processus de sortie de cette secte. Pour retrouver l’intégralité des témoignages et l'enquête, écoutez la version audio de ce Grand Reportage.Réalisation : Victor Uhl
Deuxième plus grande forêt équatoriale au monde, le bassin du Congo est pourtant l’une des régions les plus méconnues de la science. En 2017, des chercheurs y ont découvert les plus grandes tourbières tropicales au monde. C’est dans cette partie immergée de la forêt que nous retrouvons Corneille Ewango, célèbre botaniste congolais qui s’attelle aujourd’hui à étudier la végétation et l’histoire ancienne de cet écosystème délicat. « Bassin du Congo : une expédition au cœur des tourbières, épisode 1 », un Grand reportage de Mélanie Gouby. Avec le soutien de la National Geographic Society.
Bassin du Congo : une expédition au cœur des tourbières (Épisode 1)Deuxième plus grande forêt équatoriale au monde, le bassin du Congo est pourtant l’une des régions les plus méconnues de la science. En 2017, des chercheurs y ont découvert les plus grandes tourbières tropicales au monde. C’est dans cette partie immergée de la forêt que nous retrouvons Corneille Ewango, célèbre botaniste congolais qui s’attelle aujourd’hui à étudier la végétation et l’histoire ancienne de cet écosystème délicat. Avec le soutien de la National Geographic Society.Un Grand reportage de Mélanie Gouby qui s'entretient avec Patrick Adam La science du bassin du Congo : une histoire qui reste à écrire (Épisode 2)Deuxième poumon de la planète, le bassin du Congo demeure pourtant l’une des régions les plus méconnues au monde, un manque de connaissances et de données scientifiques qui limite les initiatives pour le protéger. Désormais une jeune génération de scientifiques africains s’attelle à étudier la forêt. À la station de Yangambi, un ancien centre de recherche construit pendant la colonisation belge, ces scientifiques s’approprient cet héritage pour en faire un tremplin pour l’avenir du bassin du Congo. Avec le soutien de la National Geographic Society.Un Grand reportage de Mélanie Gouby qui s'entretient avec Patrick Adam
La Colombie, c’est le premier pays producteur de cocaïne au monde, c’est là que se cultive la feuille de coca, la base de production de cette drogue. Mais, depuis quelques années, le trafic de la cocaïne est bousculé par l’arrivée des drogues synthétiques. Les autorités d’ailleurs s’inquiètent, ces drogues font plus de dégâts parmi les consommateurs, comme le tusi, un nouveau cocktail de produits très à la mode. Un Grand reportage de Najet Benrabaa. « En Corée du Sud, une vie au travail », un Grand reportage de Nicolas RoccaCombien d’heures travaillez-vous par semaine ? 40, 45, 50 ? Plus ? En Corée du Sud, le président Yoon Suk-yeol a proposé de pouvoir aller jusqu’à 69 h de travail par semaine. L’idée est d’offrir aux entreprises la possibilité d’augmenter les heures travaillées en période de forte activité, et de permettre aux employés de se rattraper ensuite avec plus de congés ou des semaines allégées. Mais la mesure a été rejetée massivement par la jeunesse. Car la Corée du Sud est déjà l’un des pays où l’on travaille le plus au monde, plus de 1 900 heures par an en moyenne. Près de 400 de plus que la France et 300 de plus que le voisin japonais.